EC2
- Action, intention, décision: de l'individu au collectif
1er
semestre 2003-2004
Le
mercredi de 17h à 19h, Salle Cavaillès
Le
module comporte 12 séances. 1ère séance le 8 octobre
Coordination:
Elisabeth Pacherie pacherie@ehess.fr
Le
séminaire EC2 - Action, intention, décision: de l'individu au collectif - est proposé
au premier semestre de l'année 2003-4, dans le cadre des enseignements du
Département des Etudes Cognitives. Il est destiné aux étudiants des différents
magistères de l'ENS et, plus généralement, est ouvert à tous les élèves de
l'ENS.
On
présentera les approches actuelles de l’action développées en philosophie, en
sociologie, en psychologie expérimentale, dans les neurosciences, en éthologie
et en robotique. Au cours des dernières années, les préoccupations de ces
communautés ont évolué de modèles centrés sur l’étude d’un agent unique
agissant en fonction d’une connaissance préalable de l’environnement vers des
approches comportant plusieurs agents en interaction et mettant l'accent sur
l'intégration du flux sensoriel et du flux moteur au cours du développement de
l’action. D'importantes avancées sont également intervenues dans la
connaissance et la modélisation des mécanismes de prise de décision et dans la
compréhension de la dynamique conduisant des préférences individuelles aux
comportements collectifs. La conscience de l'action, le sens de l'agentivité,
la compréhension des actions et intentions d'autrui et les troubles dont ils
peuvent être l'objet dans certaines conditions neurologiques ou
psychopathologiques constituent également aujourd'hui des thèmes de recherche
en pleine expansion.
Les
séances aborderont notamment les questions suivantes:
Les niveaux d’organisation, de représentation et de
contrôle de l’action
Une
action implique des processus tels que la prise de décision, la planification,
la programmation motrice et l’exécution. Quels sont les mécanismes, procédures
d'analyse et de calcul et modes de codage qui interviennent à chacun de ces
niveaux d'organisation de l'action? Comment résoudre les problèmes de
description et de segmentation des actions? Comment action et perception
interagissent-elles en cours d'action pour en assurer le suivi et la
correction? Dans quelle mesure peut-on mettre en évidence des corrélations
entre le degré de difficulté, de nouveauté, de complexité, de planification
consciente d’une action et les régions cérébrales impliquées dans sa
préparation? Les distinctions opérées dans les domaines philosophique,
juridique ou éthique entre actions volontaires, réflexes ou automatiques, entre
actions intentionnelles et non-intentionnelles peuvent-elles être caractérisées
en termes neurobiologiques? Ces notions sont-elles des concepts utiles dans le
domaine des neurosciences ou de la robotique?
L'action collective
Comment
caractériser les différentes formes de l’action collective (actions collectives
spontanées ou organisées, actions d’ensemble, actions coopératives,
compétition, etc.), leurs déterminants et les compétences cognitives qu’elles
supposent? Quels sont les différents modes de coordination possibles entre
agents, avec ou sans communication entre les agents, en situation d’incertitude
ou de savoir mutuel? Quel éclairage apporte l'étude de différentes communautés
animales? Quel est le rôle du cadre environnemental (les objets, les
conventions, les institutions) comme éléments médiateurs dans l’action
collective? Comment caractériser la dynamique des actions collectives? Quels
sont les processus de définition et de révision des actions collectives?
Quelles sont les pannes que rencontre l’action collective et leurs liens à des
biais ou déficits cognitivo-pratiques?
Action, conscience de l’action et sens de
l'agentivité
Quel
lien y a-t-il entre la capacité d’agir, de contrôler ses actions et la capacité
de s’appréhender comme agent? Quelles sont les contributions respectives des
différents modes et niveaux de représentation et de contrôle de l'action à la
conscience de l'action et à la conscience de soi comme agent? Quels sont les
mécanismes et processus qui sous-tendent la perception des actions d’autrui comme
actions et leur catégorisation? Dans quelle mesure la connaissance que nous
avons de nos propres actions et celle que nous avons des actions d’autrui
peuvent-elles reposer sur une base commune? Comment caractériser les relations
entre les processus d’auto-attribution d’actions et les processus d’attribution
d’actions à autrui? Quels sont les rapports entre les troubles de la
représentation et de l'attribution de l’action et les troubles de la conscience
de soi que l'on rencontre dans l'autisme et la schizophrénie?
8 octobre
Elisabeth Pacherie (Institut Jean Nicod, CNRS-ENS-EHESS)
Introduction: problèmes centraux en théorie de l'action
On
présentera les questions centrales débattues en philosophie de l'action — Qu'est-ce
qu'une action? Qu'est-ce qu'une action intentionnelle? Qu'est-ce qu'expliquer
une action? Quels liens y a-t-il entre action et intention? On discutera les
principales difficultés rencontrées par les théories philosophiques
contemporaines de l'action. On examinera dans quelle mesure les éclairages
apportés par les recherches empiriques actuellement menées sur l'action,
notamment dans les neurosciences cognitives de l'action sont susceptibles de
contribuer à la résolution de ces difficultés.
Pour
en savoir plus:
Bilodeau,
R. "Philosophie de l'action", dans P. Engel (ed.), Précis de
philosophie analytique, Paris, PUF, pp. 189-212.
***Pacherie,
E. 2003 La dynamique des intentions, Dialogue, 42, 3.
15 octobre
Benoît Bardy (Institut Universitaire de France et Université
Paris Sud XI)
Le contrôle perceptif du mouvement et le contrôle
moteur de la perception
Nos
mouvements quotidiens sont des mouvements complexes. Ils sont complexes car ils
mettent en jeu un nombre imposant de degrés de liberté. Sur le versant moteur,
les 103 muscles et les 102 articulations qui composent
approximativement le corps humain forment un système biologique extrêmement
complexe. Sur le versant sensoriel, une multitude de récepteurs cutanés,
articulaires, musculaires, vestibulaires ou visuels, transmettent au cours du
mouvement une multitude de signaux à une multitude de sites nerveux. En dépit
de ce grand nombre de degrés de liberté, moteurs et sensoriels (et peut-être
grâce à lui), nos mouvements sont coordonnés et leur régulation perceptive est
la plupart du temps d'une grande précision. D'une manière ou d'une autre, les
nombreux degrés de liberté qui composent le niveau local (c'est-à-dire celui
des muscles, des articulations, des neurones, des récepteurs sensoriels) sont
contraints de s'assembler afin de produire au niveau macroscopique un
comportement flexible et efficace. Ce processus d'assemblage des degrés de
liberté moteurs (la coordination) et perceptifs (le contrôle ou la régulation),
représente aujourd'hui un challenge pour les chercheurs en sciences du
mouvement. Dans cette intervention, nous contrasterons les ontologies
computationnelle et écologique sous-tendant la perception et le contrôle
moteur. Nous envisagerons quelques aspects essentiels de ce processus
d'assemblage des degrés de liberté perceptifs, en insistant sur la richesse des
informations contenues dans les flux énergétiques créés par nos mouvements
(Gibson, 1979), propices à participer au contrôle fin de ces mouvements (Warren,
1988).
A
lire:
***Bardy,
B.G. (2003). Le contrôle visuel des déplacements. In A. Delorme & M.
Flückiger (Eds.), Perception et réalité. Paris: DeBoeck, sous presse.
Bernstein, N. (1967). The co-ordination and
regulation of movement. London: Pergamon.
Gibson, J. J. (1966). The senses considered as
perceptual systems. Boston: Houghton Mifflin.
Gibson, J. J. (1979). The
ecological approach to visual perception. Boston: Houghton Mifflin.
Warren, W. H. (1988). Action modes
and laws of control for the visual guidance of action. In O. G. Meijer & K.
Roth (Eds.), Complex movement behaviour: 'The' motor-action controversy (pp.
339-380). Amsterdam: North Holland.
22 octobre:
Dominique Fresneau (LEEC, Université Paris 13)
Cognition et comportement social chez les fourmis
Je parlerai
essentiellement de l'analyse de comportements clés dans la vie sociale des
fourmis:
-
le fourragement de
l'échelle individuelle à sa composante collective. La modélisation des
mécanismes de prise de décision et leur intégration aux comportements
collectifs.
-
les soins parentaux au
couvain (préférence et sélection des cibles)
-
les conflits intracoloniaux dans la
répartition des rôles reproducteurs, (reconnaissance sociale au sein des
colonies).
Ces
trois exemples seront traités chez les espèces primitives de fourmis que l'on
appelle les Ponérines et seront replacés dans le contexte des contraintes
écologiques et évolutives de ce groupe. Je peux aussi parler de certains
développements en robotique distribuée (systèmes multi-agents)
A lire:
Fresneau D. 1985. Individual foraging path fidelity: a novel strategy in
a ponerine ant. Insectes Sociaux,
32: 109-116.
Lachaud J.-P. & Fresneau D. 1987. Social regulation in primitive ants.
In: From Individual Characteristics to Collective Organisation: the example
of Social Insects. J. L. Deneubourg & J. M. Pasteels, eds. Experientia
suppl., 54: 177-196. Birkhäuser Verlag, Basel.
***J. L., Goss S., Pasteels J. M., Fresneau D. & Lachaud J.-P.
1987. Self-organization mechanisms in ant societies (II) : learning in foraging
and division of labor. In: From Individual Characteristics to Collective
Organisation : the example of Social Insects. J. L. Deneubourg & J. M.
Pasteels, eds. Experientia suppl., 54: 197-217. Birkhäuser Verlag, Basel.
Monnin T.,
Ratnieks F., Jones G.R., Beard R. 2002. Pretender punishment induced by
chemical signalling in a queenless ant. Nature
,419:. 61-65
5 novembre
Mark Wexler (LPPA, Collège de France)
Action et Perception : Des
liens non-triviaux
Pour en savoir plus:
Hurley, Susan (2001). Perception
and action: Alternative views. Synthese, 129, 3-40.
12 novembre
Philippe
Gaussier (ETIS, UMR CNRS 8051, Université de Cergy Pontoise)
Programmation motrice et
imitation en robotique
Dans cet exposé, nous aborderons les problèmes de
programmations motrices et d'imitation sous l'angle de la robotique. Partant de
résultats obtenus par la robotique classique (approche analytique), nous
essaierons de montrer qu'une approche plus holistique permet de concevoir en
collaboration avec des biologistes et des psychologues des architectures très
simples capable d'exhiber des comportements relativement complexes. Nous
montrerons d'abord comment un simple apprentissage sensorimoteur permet la
résolution d'un problème de type "retour au nid" en créant un bassin
d'attraction autour de lieux buts.Un mécanisme de planification simple sera
ensuite introduit pour déformer ces bassins d'attraction et permettre à notre
robot d'exhiber des comportements de planification et de résolution de
problèmes relativement complexes (résolution de problèmes de choix entre des
motivations contradictoires). Enfin, la même stratégie sera appliquée pour
expliquer comment des processus d'imitation peuvent se mettre en place dans des
systèmes de contrôle très rustiques. Nous insisterons sur le rôle que peut
avoir la robotique en tant qu'outil de simulation dynamique pour les sciences
cognitives.
Les démonstrations vidéos sont accessibles à l'adresse
suivant:
http://www-etis.ensea.fr/~neurocyber/Videos/index_videos.html
La plupart de nos articles sont disponibles en ps ou pdf:
http://www-etis.ensea.fr/~neurocyber/Publications/Equipe_NeuroCyber_Publications.html
A lire:
P. Gaussier, S. Moga, J.P. Banquet, and M. Quoy. From perception-action loops to imitation processes.Applied
Artificial Intelligence, 1(7):701-727, 1998.
P. Gaussier, C. Joulain, J.P. Banquet, S. Leprêtre, and A.
Revel. The visual homing problem: an
example of robotics/biology cross fertilization.Robotics and Autonomous
Systems, 30:155-180, 2000.
P. Gaussier, S. Leprêtre, M. Quoy, A. Revel, C. Joulain, and
J.P. Banquet. Interdisciplinary approaches
to robot learning, volume 24, chapter Experiments and models about cognitive
map learning for motivated navigation, pages 53-94. Robotics and Intelligent
Systems Series, World Scientific, ISBN 981-02-4320-0,2000.
***P.Andry, P.Gaussier, S.Moga, J.P. Banquet, J.Nadel,
Learning and Communication in Imitation: An Autonomous Robot Perspective.
IEEE Transaction on Systems, Man and Cybernetics, Part A: Systems and Humans,
Volume 31, Number 5, pp431-44, September 2001.
***P. Andry, P. Gaussier, J. Nadel. Simulations of Dynamical Interactions for Social Learning , European
Workshop on Learning Robots, EWLR01, pp 57-64.(texte
en pdf)
Gloria Origgi (CNRS - ENST, Paris)
Action individuelle, cognition collective et nouvelles technologies de
l'information
Les
nouveaux systèmes artificiels d'extraction de l'information - des moteurs de
recherche aux systèmes de "knowledge management" (gestion des
connaissances) utilisés pour suivre les comportements des consommateurs sur le
Web - utilisent des algorithmes qui exploitent les structures d'information que
les agents créent sur le Web (structures des liens, parcours dans un site). Les
actions individuelles des agents (comme par exemple, créer un lien d'un site à
l'autre) constituent ainsi un élément crucial dans la réalisation des processus
d'intelligence collective rendus possibles par ces nouveaux artefacts. On
proposera une analyse qualitative de ces algorithmes et une explication du rôle
des agents et des actions dans la formation de ces nouvelles structures de
connaissance.
A lire:
***A.
Clark (2002) Natural Born Cyborgs; ch. 6: "Global Swarming",
pp. 143-165.
26 novembre
Bernard Conein (Université Lille III)
Cognition sociale et action conjointe
Le thème « Cognition sociale et
action conjointe » vise à souligner
des points de rencontre entre sciences cognitives et sciences sociales
concernant les microprocessus dyadiques de coordination sociale et de formation
d’un groupe social.
Les travaux sur la cognition sociale
en éthologie cognitive et en psychologie du développement rejoignent des
considérations classiques en microsociologie (Simmel 1908/1998 et Goffman 1961)
sur l’ouverture d’une action conjointe. Cette convergence a été bien soulignée
par l’analyse faite par Margaret Gilbert (2003) des processus d’engagement
conjoint (joint commitment), qui se
réclame de la théorie de la sociation
de Simmel. Nous soulignerons que cette convergence peut être approfondie si
l’on prend en considération un
second corpus : les premiers travaux de Goffman sur l’ouverture des
interactions (Encounters, 1961), les
travaux des éthologues cognitifs sur les comportements de groupements (bonding behavior), mais aussi ceux des
psychologues sur l’attention conjointe.
Une conséquence de ce rapprochement
est de montrer l’existence de processus plus simples et antérieurs à l’engagement conjoint, pour rendre
compte des processus de formation des groupes sociaux.
A lire:
***Conein B. (1998), « Les sens
sociaux : coordination de l’attention et interaction sociale » Intellectica, 2-26-27, 181-202.
Gilbert M. (2003), «Marcher
ensemble, un phénomène social paradigmatique », Marcher ensemble, PUF, 45-71
Goffman E. (1961),
« Preface », Encounters,
London, Macmillan, 7-14.
Jean-Pierre Nadal (Laboratoire de
Physique Statistique de l'ENS et CENECC)
Modélisation: des préférences individuelles au
comportement
Cette séance sera une
introduction à la modélisation à l'interface cognition sociale/théorie des
jeux/physique statistique. Le problème général auquel on s'intéressera est celui
du passage du niveau individuel au niveau collectif : quel lien y-a-t-il entre
d'une part le comportement d'un groupe social (par exemple comportement d'un
marché économique, émergence d'une institution, formation d'une opinion
dominante...) et d'autre part les préférences et comportements (plus ou moins
rationnels) des individus qui composent le groupe ? Cette question, abordée
depuis longtemps par la théorie économique (détermination des prix étant donne
les préférences individuelles), a été reprise dans le cadre de la 'théorie des
jeux', mais donne lieu aussi à des travaux dans le cadre de la physique
statistique. On évoquera aussi des approches expérimentales, comme celle de l'
"économie expérimentale", qui se situent à l'interface économie/psychologie
expérimentale.
A lire:
Jean-Pierre Dupuy (Ecole Polytechnique et Université
de Stanford) "La loterie électorale en Amérique" article paru dans le
Monde daté du samedi 2 décembre 2000 (texte en pdf)
***
AnnickVignes (ERMES, Paris 2, et Univ de Reims Champagne-Ardenne )"Quoi de
neuf du cote des marches ? Marché de l'art, marché financier et
marché du poisson: un examen de la littérature à partir de trois cas
concrets" (texte en pdf) également disponible à
l'adresse http://www.cenecc.ens.fr/EcoCog/12juin02/vignes.pdf
***Joseph
Henrich, Robert Boyd, Samuel Bowles, Colin Camerer, Ernst Fehr, Herbert Gintis,
Richard McElreath, Michael Alvard, Abigail Barr, Jean Ensminger, Kim Hill,
Francisco Gil-White, Michael Gurven, Frank Marlowe, John Q. Patton, Natalie
Smith, and David Tracer, "'Economic Man' in Cross-cultural Perspective:
Behavioral Experiments in15 Small-scale Societies", Submitted to Behavior
and Brain Science, 2002 (texte en pdf),
également disponible sur le site de H Gintis :http://www-unix.oit.umass.edu/~gintis/ ou http://www.umass.edu/preferen/gintis/bbsanthr.pdf
Références supplémentaires:
De l'individuel au collectif, quelques pistes :
Schelling, T : La tyrannie des petites décisions,
Presses Universitaires de France. (Traduction de: Micromotives and
macrobehavior). (un petit livre très simple d'accès, pour littéraires et
scientifiques).
Dans le même ordre d'idées:
Serge Galam, (physicien, CNRS et Univ. Paris 6)
"Les réformes sont-elles impossibles ?" article publié dans le
journal Le Monde du 28 mars 2000 http://www.manicore.com/documentation/articles/galam.html
Théorie évolutionnaire des jeux - apparition de la
coopération, site de H Gintis (University of Massachusetts, et Santa Fe
Institute) http://www-unix.oit.umass.edu/~gintis/ (voir en particulier les articles sur
le thème "Experimental Economics and Anthropology" )
Economie cognitive - voir la page du groupe de
travail du CENECC http://www.cenecc.ens.fr/EcoCog/index.html -
"Toward a Cognitive Experimental
Economics", Marco Novarese (Centre for Cognitive Economics - Università
del Piemonte Orientale) http://ideas.repec.org/p/wpa/wuwpex/0211002.html
Les marchés financiers sont-ils rationnels ? http://www.cenecc.ens.fr/EcoCog/cognitique.html
(voir les documents disponibles sur le site, http://www.cenecc.ens.fr/EcoCog/cognitique.html#doc)
Douglass C. North (Prix nobel d'économie 1993) http://www.nobel.se/economics/laureates/1993/
"Economics and Cognitive
Science" http://netec.mcc.ac.uk/WoPEc/data/Papers/wpawuwpeh9612002.html
Daniel Kahneman et Vernon L. Smith 'lectures' à
l'occasion de leur prix Nobel d'économie 2002: http://www.nobel.se/economics/laureates/2002
Simulations multi-agents en économie : site de Denis
Phan (Dep. d'Economie, ENST Bretagne) http://www-eco.enst-bretagne.fr/~phan/complexe/intro00.htm
(avec simulations numériques de divers modèles, dont
ceux du livre de Schelling) Phan D., Gordon M. B. and Nadal J.-P., in Cognitive
Economics, an interdisciplinary approach, Bourgine P. and Nadal J.-P. eds.,
Springer 2004 to appear: "Social Interactions in Economic Theory: an Insight
from Statistical Mechanics". http://www.lps.ens.fr/~nadal/documents/proceedings/pgn2003.pdf
10 décembre
Denis Hilton (UFR de Psychologie, Université de Toulouse 2)
Sélection des explications à partir des chaînes
causales: Principes statistiques, informationnels et sociaux
Dans les conversations sur la causalité, les gens évoquent normalement un (ou parfois deux) facteurs dans l'explication d'un événement. Mais comment arrivent-ils à sélectionner un facteur comme "la" cause à partir d'une représentation complexe du déroulement d'un événement? Nous passons en revue les principales théories en philosophie, en jurisprudence et en psychologie sociale et cognitive sur l'attribution causale. Nous présentons trois expérimentations sur l'explication des accidents destinées à éclairer le processus de sélection causale.
A lire:
*** Denis J. Hilton: Le jugement de
la causalité et l'explication causale. Dans Guy Politzer (ed). Le
raisonnement humain. Paris: Lavoisier 2002. (fichier pdf)
Denis J. Hilton, John
McClure, Robbie Sutton, Aurore Baroux, Isabelle Magaorou, "Selecting “the”
explanation from a causal chain: On the pragmatic selection of
attributional principles". Manuscrit non publié.
Université de Toulouse-II, 2003.
(fichier html)
17 décembre
André Orléan (CEPREMAP, CNRS-ENS, Paris)
Mimétisme, conventions
économiques et comportements collectifs
A lire :
***André Orléan, "Le tournant cognitif en économie", Revue
d'Economie Politique, vol. 112, n°5, septembre-octobre 2002, pages 717 à
738, numéro spécial consacré au thème "Connaissance et croyances en
économie".
7 janvier
Frédérique
de Vignemont (Institute of Cognitive Neuroscience, University College London)
Conscience de l'action et sens de l'agentivité
Comment
puis-je savoir que je suis la personne qui agit ? Selon certains philosophes,
le sens de l’agentivité implique une notion primitive du soi comme sujet, qui
ne repose pas sur une identification perceptive préalable de soi et qui est
immunisée contre l’erreur d’identification. Cependant, les neurosciences de
l’action et la neuropsychologie de la schizophrénie semblent montrer la
nécessité d’un processus cognitif spécifique sous-jacent au sens de
l’agentivité – le système « Qui » (Georgieff et Jeannerod, 1998), système
d’attribution susceptible d’être perturbé, comme dans le délire de contrôle
schizophrénique (Frith, 1992). Ce cours a donc pour objectif d’analyser les
différents niveaux de l’action – le contrôle moteur, la conscience de l’action
et le sens de l’agentivité – et de raffiner la notion même de sens de
l’agentivité.
A lire:
***Gallagher,
S. Sense of agency and higher-order cognition:levels of explanation for
schizophrenia.
Pacherie,
E. (2000) The content of intentions. Mind & Language
15(4):400-432.
14 janvier
Jacqueline
Nadel (CNRS, UMR 7593, Equipe Développement et Psychopathologie, Paris)
Synchronie, Agentivité et Imitation – Quels précurseurs pour la théorie
de l'esprit?
Un premier pas vers la reconnaissance de sa propre
agentivité et de celle des autres est de discriminer les perceptions dont sa
propre action est la cause des
perceptions causées par l’extérieur et notamment par les autres agents.
Imiter et être imité sont deux composantes
importantes de ce processus. Etre imité est un phénomène unique où les
perceptions externes causées par votre action vous sont rendues accessibles par
l’imitation qu’en fait autrui. Imiter est un phénomène unique où les
perceptions externes causées par l’action d’autrui engendrent dans votre corps
des perceptions internes à travers la reproduction de l’action perçue.
Cette intime entrelacs entre l’action de l’un et la
perception de l’autre est une sorte d’altermodalité dont la synchronie
temporelle est la condition.
La relation entre synchronie, agentivité et imitation sera analysée dans un cadre développemental et psychopathologique. On s’attachera à montrer que contrairement à l’assertion positiviste d’Auguste Comte, il est possible de se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue, grâce au miroir de son action que constituent les phénomènes imitatifs.
A lire:
***Nadel, J. & Potier, C. (2002), "Imiter et être imité dans le développement de
l'intentionnalité", Chapitre 4 de Nadel, J. & Decety, J. (2002). Imiter
pour découvrir l’humain : psychologie, neurobiologie, robotique et
philosophie de l’esprit. Paris : PUF, coll. Sciences de la Pensée.
Nadel, J. (2002) Imitation and imitation
recognition: Functional use in preverbal infants and nonverbal children with
autism, Chapitre 2 de Meltzoff; A. N. & , Wolfgang Prinz, W. (2002) The
Imitative Mind: Development, Evolution and Brain Bases, Cambridge: Cambridge
University Press.
Nadel, J. (Dec2003-Fev 2004). Imitation et autisme. Pour La Science, 68-71.
Nadel, J., & Butterworth, G. (1999). Imitation in infancy. Cambridge: Cambridge University Press.
La
validation du module est soumise à deux conditions:
-
assiduité aux
séances du module
- remise d'un travail écrit de commentaire et discussion d'un article choisi parmi ceux qui sont précédés d'un triple astérisque (***) dans les indications bibliographiques qui précèdent. Ce travail d'une longueur de 25000 à 30000 signes doit être envoyé sous forme de fichier rtf ou pdf à Elisabeth Pacherie (pacherie@ehess.fr) au plus tard le 30 janvier 2004.