PERCEPTION ET COGNITION

INTRODUCTION



 
 

Philosophie de l'esprit:
 
 

Les états perceptifs nous donnent-ils un accès au monde que l'on puisse qualifier de direct ou bien la perception du monde externe est-elle indircte au sens où ce dont nous avons directement conscience dans l'expérience perceptive seraient des entités mentales intermédiaires (des objets mentaux)?


Ont-elles un contenu au sens où les croyances et les jugements en ont-un? Si oui, sont-elles réductibles à des formes particulières de croyances ou de jugements? D'où leur vient leur contenu? Est-il ou non de nature conceptuelle? Quelles sont les relations entre les perceptions et leur contenu et le reste de notre système cognitif (croyances, mémoire, action, etc.)


Les perceptions sont-elles par essence conscientes? Ont-elles des propriétés 'sensationnelles' ou qualitatives distinctes de leurs propriétés représentationnelles? N'ont-elles que des propriétés sensationnelles ou qualitatives? Si elles ont des aspects qualitatifs irréductibles, une théorie physicaliste de l'esprit peut-elle en rendre compte?
 

Y a-t-il des différences essentielles dans la manière dont les différents sens représentent les propriétés spatiales de l'environnement? Y a-t-il un sens à vouloir formuler une théorie générale de la perception ou bien doit-on proposer une théorie distincte pour chaque modalité?
 
 

1. UN PEU DE GÉOGRAPHIE PHILOSOPHIQUE
 
 

Trois familles principales de théories: réalisme direct, réalisme indirect, phénoménisme.
 
 


 
 

Réalisme perceptif:

Les objets que nous percevons sont des objets du monde physique qui existent indépendamment du fait d'être perçus.

Certaines au moins des propriétés que nous percevons qu'ont les objets sont des propriétés objectives des objets qu'ils possèdent indépendamment du fait d'être perçus.
 
 

Anti-réalisme perceptif:

Il n'existe pas de réalité indépendante de l'expérience perceptive. Les seuls objets dont nous pouvons être conscients perceptivement sont des expériences et des complexes d'expériences.
 
 

Réalisme direct/réalisme indirect:

Un sujet S perçoit directement un objet O, s'il perçoit O sans percevoir d'intermédiaire I.

Un sujet S perçoit O indirectement, si c'est seulement en vertu du fait qu'il perçoit un intermédiaire I qu'il perçoit O.

ex: se voir dans un miroir, voir un match de football à la télévision

Remarques:

1) En général, dans les théories du réalisme indirect, ce qui est perçu directement n'est pas quelque chose d'externe mais un objet mental interne (image mentale, idée, représentation, sense-datum, percept, sensation, apparence, impression, etc.)

2) Il n'est pas nécessaire que la relation que S a avec O soit exactement de même type que la relation de S à I

3) Le réalisme direct est une théorie des objets de perception, pas une théorie des processus perceptifs. Le réaliste peut très bien admettre que des processus complexes, faisant intervenir de nombreuses étapes intermédiaires sous-tendent la perception. Mais les processus sont le moyen par lequel nous percevons et non les objets de la perception.
 
 

2. RÉALISME DIRECT

2.1. Réalisme direct naïf vs. scientifique

Réalisme direct naïf: les objets non-perçus conservent les propriétés de tous types que nous percevons qu'ils ont.

Réalisme direct scientifique: les objets non-perçus conservent certaines seulement des propriétés que nous percevons qu'ils ont.
 
 

Argument de la science:

Les objets nous semblent posséder toute une série de propriétés. La science montre toutefois que certaines des propriétés que les objets nous semblent avoir n'existent pas objectivement, indépendamment de notre expérience perceptive.

Qualités premières:

Les qualités premières sont des propriétés que les objets du monde externe possèdent objectivement, indépendamment du fait d'être perçus, par exemple, la taille, la forme, la localisation spatiale.

Qualités secondes:

Les qualités secondes sont des propriétés que les objets matériels ne possèdent pas objectivement, indépendamment du fait d'être perçues. Par exemple, la couleur, la rugosité, la sonorité, l'odeur, la chaleur.

On peut dire que les objets sont colorés au sens où ils ont une disposition à produire des expériences d'un certain type chez un sujet qui les perçoit et l'on peut dire que cette disposition se fonde est-même sur certaines propriétés objectives de l'objet. Mais, une propriété dispositionnelle subjective, n'est pas une propriété objective intrinsèque d'un objet, puisque on ne peut la définir sans faire référence aux états subjectifs d'un sujet percevant. On ne peut pas identifier non plus la couleur aux propriétés objectives qui fondent cette disposition subjective.

Quand nous voyons un objet comme rouge ou quand nous le ressentons comme chaud, ce que nous voyons que l'objet a c'est une certaine qualité de rouge et non par exemple la courbe de réflectance de sa surface, c'est une certaine chaleur et non l'énergie cinétique moyenne de ses particules.

Objection au réalisme direct scientifique:

Phénoménologiquement, qualités premières et qualités secondes semblent avoir un statut semblable. La couleur d'un objet nous semble appartenir à l'objet de la même façon que sa forme et sa taille. Les deux types de propriétés nous apparaissent comme directement perçues.

Mais si la couleur est aussi directement perçue que la taille et la forme et si les objets physiques ne sont pas eux-mêmes colorés, la réaliste direct scientifique va devoir postuler quelque objet intermédiaire qui, lui, est coloré. S'il faut admettre un objet intermédaire pour rendre compte de notre appréhension directe des qualtiés secondes, autant abandonner totalement le réalisme direct.
 
 

2.2. Objections au réalisme direct en général

2.2.1.L'argument de l'erreur ou de l'illusion

(1) Dans certains cas de perception, les objets physiques nous apparaissent autrement qu'ils ne sont. Ils nous semblent posséder des qualités sensibles qu'ils n'ont pas en fait.

** (2) A chaque fois que quelque chose apparaît à un sujet comme possédant une qualité sensible, il existe quelque chose dont le sujet est conscient et qui possède cette qualité. (Principe phénoménal).

(3) Dans certains de perception, il existe quelque chose dont le sujet a conscience et qui possède des qualités sensibles que l'objet physique que le sujet est censé percevoir ne possède pas. (1), (2).

(4) Si a possède une qualité que b n'a pas, alors a n'est pas identique à b. (Loi de Leibniz).

(5) Dans certains cas de perception, ce dont l'objet a conscience est quelque chose d'autre que l'objet physique qu'il est censé percevoir. (3) (4).

* (6) Il y a une telle continuité entre les cas où les objets apparaissent autrement qu'ils ne sont et les cas de perception véridique que la même analyse de la perception doit s'appliquer aux deux types de cas.

(7) Dans tous les cas de perception, ce dont le sujet a conscience est autre chose que l'objet physique qu'il est censé percevoir. (5) (6).

2.2.2. L'argument de l'hallucination

(1) le contenu des hallucinations est qualitativement semblable à celui des expériences perceptives.

** (2) Deux choses ne peuvent être qualitativement semblables que si elles appartiennent à la même espèce générale et ont un même statut ontologique.

* (3) Les contenus des hallucinations sont des images subjectives ou des sense-data.

(4) Les expériences perceptives ou pour contenu des images subjectives ou des sense-data. (1), (2), (3).
 
 

En conclusion, le défenseur du réalisme direct doit:

• donner une explication des erreurs perceptives qui ne suppose pas l'existence d'un objet intermédiaire.

• donner une explication des hallucinations qui n'oblige pas à admettre l'existence l'existence d'un objet intermédiaire commun aux hallucinations et aux perceptions véridiques.

• s'il est partisan du réalisme naïf, montrer qu'en un certain sens les couleurs et autres qualités secondes sont bien des propriétés objectives des objets matériels.

• s'il est partisan du réalisme scientifique, expliquer comment qualités premières et qualités secondes peuvent avoir un statut phénoménologique semblable.
 
 

3. Le réalisme indirect

Le réalisme indirect soutient que dans la perception, nous sommes conscients (avons l'expérience de, percevons) indirectement les objets physiques qui nous entourent en vertu du fait que nous sommes conscients (avons l'expérience, percevons) directement des objets internes non-physiques.

3.1. Arguments en faveur du réalisme indirect:
 
 

3.1.1.L'argument de l'illusion et l'argument de l'hallucination

Dans les deux cas nous avons l'expérience d'un objet interne et c'est ce qui rend compte du fait que nos expériences sont qualitativement semblables, mais c'est seulement dans le cas de la perception véridique qu'il y a aussi un objet ou une propriété physique indirectement perçus.
 
 

3.1.2. L'argument du décalage temporel

(1) Dans certains cas, la perception a lieu après que l'état physique ait cessé d'exister. (par ex. les étoiles).

* (2) Le contenu de la perception doit être contemporain de la perception dont il est le contenu.

(3) Dans certains cas, le contenu de la perception existe après que l'état physique perçu ait cessé d'exister. (1), (2).

(4) Si une chose existe a un moment du temps ou une autre n'existe pas, elle ne sont pas identiques. (Loi de Leibniz).

(5) Dans certains cas, le contenu de la perception n'est pas identique à la chose matérielle perçue. (3) (4).
 
 

Forme généralisée:

(1') Toute perception fait intervenir un processus étendu dans le temps qui commence à l'objet et se termine avec l'expérience perceptive du sujet

* (2') Dans toute perception, la perception a lieu après que l'état physique perçu ait cessé d'exister (1')

(3') Le contenu de la perception doit être contemporain de la perception dont il est le contenu.

(4') Dans tous les cas de perception, le contenu de la perception existe après que l'état physique perçu ait cessé d'exister. (2) (3)

(5') Si une chose existe à un moment du temps où autre n'existe pas, elles ne sont pas identiques. (Loi de Leibniz)

(6') Dans tous les cas de perception, le contenu de la perception n'est pas identique avecl'état physique perçu. (4) (5)
 
 

3.1.3. L'argument causal

(1) L'expérience perceptive se produit au terme de la chaîne causale qui va de l'objet externe au cerveau.

* (2) Le contenu de l'expérience perceptive est interne à l'expérience.

(3) Si quelque chose se produit en un certain point ou lieu, tout ce qui lui est interne se produit au même point ou lieu.

(4) Le contenu de l'expérience perceptive se produit au terme de la chaîne causale allant de l'objet externe au cerveau. (1) (2) (3).

(5) Des choses situées aux extrémités opposées d'une chaîne causale ne peuvent être identifiées.

(6) Le contenu de l'expérience perceptive n'est pas identique à l'objet externe perçu. (4) (5)
 
 

3.2. Nature des objets internes de l'expérience perceptive (

Percepts, sensa, sensibilia, sense-data, apparences, idées
 
 

3.2.1. Théorie des sense-data

Un sense-datum

(1) est une chose dont nous sommes conscients (dont nous avons l'expérience);

(2) est une chose chose non-physique;

(3) a un caractère logiquement privé: seul le sujet d'une expérience peut avoir accès au contenu de cette expérience;

(4) possède des qualités sensibles standard (forme, couleur goût, odeur, texture, etc.);

(5) n'a pas d'intentionnalité intrinsèque: quoiqu'il puisse suggérer à l'esprit, par association, d'autres choses que lui-même, il ne possède que des qualités sensibles qui ne renvoient à rien d'autre qu'elles-mêmes.
 
 

3.2.2. Théorie des percepts

Un percept est:

(1), (2), (3), comme ci-dessus. (4) parfois rejeté. (5) rejeté et remplacé par:

(5'). Il a des propriétés intrinsèquement représentationnelles: les objets directs de l'expérience perceptive, quoique distincts du monde externe, sont essentiellement structurés en termes d'objets physiques (Il nous semble que nous voyons des tables et des arbres, qui semblent avoir certaines couleurs et autres qualtiés, il ne nous semble pas que nous voyons des tâches colorées que nous interprétons comme étant causées par des tables et des arbres.).
 
 

3 types de conceptions possibles des objets directs de la perception:
 
 

purement sensationnelle: les sensations perceptives sont l'objet direct de la perceptions, nous percevons directement des ensembles structurés de sensations. Ces sensations n'ont aucune intentionnalité intrinsèque.

purement représentationnelle: l'objet direct de la perception est une représentation du monde environnment, ce à quoi nous avons accès directement sont des propriétés représentationnelles.

mixte: l'objet direct de la perception combine propriétés représentationnelles et propriétés sensationnelles
 
 

3.3. Relation entre l'objet direct et l'objet indirect de la perception

• Dans la conception selon laquelle les objets directs de la perception sont des sense-data sans propriétés représentationnelles, la perception indirecte des objets externes relève d'un processus interprétatifs. Nous inférons l'existence d'objets physiques externes sur la base des indice fournis par nos sensations.

• La version représentationnaliste du réalisme indirect est étroitement associée à la théorie causale de la perception.

Selon la version lockienne de la théorie causale, percevoir un objet physique c'est avoir dans l'esprit une idée ou représentation qui est causée par cet objet et qui lui ressemble.

// voir quelque chose dans un miroir, voir quelque chose à la télévision.

La relation entre l'objet direct et l'objet indirect est double:

• L'objet indirect ressemble à l'objet direct.

• Il est causé par lui.
 
 

3.4. Deux formes de réalisme représentationnel
 
 

Réalisme indirect naïf: les objets directs ont à la fois des qualités premières et des qualités secondes et les unes et les autres sont causées par des propriétés des objets physiques et leur ressemblent.

Réalisme indirect scientifique: Les objets internes ne ressemblent à leurs causes qu'au niveau des qualités premières.
 
 

Le réalisme indirect naïf se heurte au problème des qualités secondes. Les objections sont ici les mêmes que celles opposées au réalisme direct naïf.

La théorie de la représentation comme ressemblance des qualités premières est égalemnt étrange. Les objets internes de la perception ne sont pas littéralement petits ou grands, ronds ou carrés.

Il semble qu'un objet mental ou une idée puisse représenter un objet physique comme ayant une propriété, sans avoir lui-même cette propriété.

S'il faut abandonner l'idée de ressemblance, il ne reste plus que l'idée de causalité: les objets directs internes représentent leur cause, à savoir les objets physiques.

Mais la notion de causalité paraît insuffisante pour expliquer la représentation perceptive.

- problèmes des hallucinations véridiques.

- problèmes des causes multiples.

- causes sans représentations perceptives: il existe de nombreux événements qui font partie des causes principales des choses dont nous avons l'expérience, mais nous ne disons pas que nous avons une expérience de cette cause qui est de même ordre que l'expérience que nous avons de son effet.
 
 

Ex: l'ombre d'une personne sur un mur est causée par cette personne.

Nous pouvons être conscients de la présence de quelqu'un en voyant son ombre, mais la conscience que nous avons de la présence de cette personne n'est pas de même ordre que la conscience que nous avons de l'ombre.
 
 

3.5. Les problèmes du réalisme indirect

3.5.1. Critique de l'analyse en acte et objet:

Le réalisme indirect se fonde sur une analyse de l'expérience perceptive qui distingue deux éléments dans une expérience perceptive: un acte perceptif ou acte de conscience et un objet interne de cet acte.

Selon cette analyse, toute expérience perceptive, qu'elle soit véridique ou non, est analysable en acte et objet interne. Les différences entre expériences perceptives sont des différences entre leurs objets internes.

Objection: l'analyse en acte et objet n'est pas la seule analyse possible de l'expérience.

Selon ses adversaires, une expérience perceptive est la manière dont nous sommes conscients du monde qui nous entoure. L'expérience elle-même n'est pas quelque chose dont nous serions conscients, au moins dans le cas normal, et elle ne contient pas non plus un objet interne dont nous serions conscients comme faisant partie de l'expérience.
 
 

3.5.2. Deux alternatives à l'analyse en acte et objet:

Les théories adverbiales de la perception:

L'analyse en acte et objet découle d'une réification indue de certaines de nos manières de parler:

Quand nous disons:

J'ai une douleur dans le genou.

J'ai une sensation de rouge.

J'ai une expérience de chaleur.

nous suggérons de manière trompeuse que les douleurs, les sensations, les expériences sont des espèces particulières d'objets qui existent dans l'esprit.
 
 

Selon les adverbialistes, il serait moins trompeur de parler de la manière dont les choses nous apparaissent et nous affectent:

Mon genou m'affecte douloureusement (me fait mal)

Cet objet me paraît rouge

Je ressens cet objet comme chaud
 
 

• Le réalisme direct représentationnel

Percevoir un objet suppose que l'on forme une représentation sensorielle de l'objet.

L'erreur du réaliste indirect est de considérer la représentation comme l'objet direct de l'expérience et l'état de chose ou l'événement représenté comme son objet indirect.

Les représentations sont ce au moyen de quoi nous percevons les objets et elles déterminent la manière dont nous les percevons, mais dans le cas normal, elles ne sont pas elles-mêmes l'objet de l'expérience.
 
 

En résumé, pour défendre sa position, le réaliste indirect doit:

• donner une analyse satisfaisante des propriétés de l'objet direct, interne, de la perception et, dans le cas des théories mixtes, une analyse dee la relation entre les propriétés représentationnelles et les propriétés sensationnelles ou qualitatives de cet objet.

• donner une analyse satisfaisante de la relation entre objets directs et objets indirects de perception.

• montrer que l'analyse en acte et objet est plus satisfaisante que l'analyse adverbiale ou le représentationnalisme direct.
 
 

4. LE PHÉNOMÉNISME ET L'IDÉALISME

Selon le phénoménisme et l'idéalisme, les objets physiques sont des complexes d'apparences ou de sense-data. Le monde n'existe pas indépendamment du fait d'être perçu ou perceptible.

L'idéalisme est la doctrine selon laquelle être, c'est être perçu. Autrement dit, un objet n'existe que pour autant qu'il est perçu. Un objet qui cesse d'être perçu cesse d'exister.

Les objets peuvent éventuellement réapparaître après un trou dans la perception, mais il ne peut continuer à exister non-perçu pendent l'absence d'expérience.

Problème de réidentification d'un objet après un trou perceptif.

Solution de Berkeley: Dieu perçoit en permanence toutes choses. Cela garantit aux objets une existence continue, même si elle n'est pas indépendante.
 
 

Le phénoménisme est la doctrine plus flexible selon laquelle un objet est identique à la somme des expériences possibles et actuelles que l'on peut en avoir. C'est une structure ordonnée d'apparences actuelles et potentielles, un ensemble de possibilités de perception

Phénoménisme réductif: les objets matériels existent, mais ils ne sont rien d'autre que des complexes d'expériences.

Phénoménisme éliminativiste: Les objets matériels n'existent pas, seules existent les expériences.

Le phénoménisme éliminativiste est un anti-réalisme: le monde physique n'existe pas.

Le phénoménisme réductif admet que les objets ne cessent pas d'exister lorsqu'ils cessent d'être perçus: l'objet non-perçu ne cesse pas d'exister dans la mesure où pendant qu'il n'est pas perçu, la possibilité d'en faire l'expérience demeure.

Ce qui distingue toutefois la réalisme du phénoménisme réductif, c'est qu'outre une possibilité permanente d'expérience, le réaliste admet l'existence d'une base permanente pour cette possibilité, quelque chose qui en est distinct et qui la fonde. Cette proposition est rejetée par le phénoméniste.